LE JEÛNE DANS LE CARÊME

Pour évoquer l’entrée en carême, notre évêque Mgr François Jacolin écrivait dans l’édito du magazine Catholiques en Vendée : « Nous entrerons dans le Carême dont le but peut se résumer dans cette antienne de la liturgie des heures : « les yeux fixés sur Jésus-Christ, entrons dans le combat de Dieu ! » Mais quel est ce combat ? C’est le combat spirituel dont le champ de bataille est notre cœur […] Cependant, la victoire pour chacun d’entre nous ne se fera pas sans nous ». Il est question ici de notre implication très personnelle à combattre l’adversaire, le malin. Dans l’antiquité, le mot « ascèse » existait déjà avant Jésus, pour désigner l’entraînement des athlètes pour les Jeux olympiques. Dans la vie chrétienne, l’ascèse désigne les efforts fournis pour être en cohérence avec l’Évangile et implique la triade « jeûne, prière, aumône ». Lors de la messe du mercredi des Cendres, la première lecture et l’Évangile abordent le jeûne. Mais, comment comprendre la notion de jeûne, comment savoir ce qui est attendu de nous, chrétiens lors de cette période si particulière ? Aujourd’hui la diversité des médias permet de collecter plein d’informations ou de propositions : jeûne alimentaire le vendredi ou bien jeûne d’un seul repas par jour, privation d’un aliment qu’on aime bien, voire jeûne spirituel avec une limitation des écrans et des réseaux sociaux… les possibilités paraissent nombreuses. Si le jeûne alimentaire est indiqué, c’est parce qu’il implique notre corps dans la vie spirituelle. Nous sommes faits d’un corps et d’un esprit indissociables. Le jeûne est un exercice qui vise à stimuler le cœur par le corps, dans la charité. Il doit nous coûter un peu, sinon il n’aurait pas de sens, mais il ne pas doit pas nuire à l’accomplissement de nos devoirs. Il nous aide à nous détacher d’une chose à laquelle on est trop attaché et nous permet ainsi de retrouver notre liberté d’esprit. Comme la prophétesse Anne (Luc 2, 36-40) qui a vécu dans le jeûne et la prière, dans le récit de la présentation de Jésus au temple, demandons la grâce de pouvoir offrir ce sacrifice, se détacher de ce qui nous retient, afin de laisser plus de place à Dieu dans notre cœur et notre vie.

Stéphanie Bariet